Les compétences nécessaires aux professionnels
L’élaboration et la gestion de ces portails mettent en œuvre des compétences classiques du métier (sélection et organisation de contenus), mais nécessitent par ailleurs des compétences de diverses natures :
- compétences juridiques : connaissances en matière de droits d’auteurs, droit à l’image, maîtrise des licences Creative Commons…
- compétences techniques : maîtrise des outils de publication, de diffusion et de recherche sur Internet ;
- compétences rédactionnelles : savoir produire des contenus, écrire pour le Web, réaliser des documents synthétiques ;
- compétences relationnelles : savoir maîtriser l’interactivité et la relation à distance ;
- compétences didactiques : savoir transmettre des concepts sans forcément être expert du sujet – agir en complémentarité avec les enseignants.
Divergence des contenus, convergence des métiers
En effet, il s’agit bien de construire et de fédérer une réelle complémentarité par rapport à l’action des enseignants. De façon un peu paradoxale, le phénomène de dispersion des contenus mentionné plus haut s’accompagne d’une convergence des métiers et fonctions classiques de médiation : journalistes, enseignants, professionnels des musées… Ces différents métiers, touchés de façon identique par les mutations déjà citées, se rejoignent désormais autour d’une fonction commune de « passeur », s’appuyant sur des compétences ou des aptitudes connexes aux savoir-faire traditionnel. Dans ce contexte, la médiation numérique, loin de s’opposer à la médiation physique, vient au contraire la renforcer et permettre de valoriser davantage les ressources traditionnelles de la bibliothèque ou les fondamentaux du métier. Les nouvelles compétences évoquées ne viennent évidemment pas se substituer aux compétences classiques des bibliothécaires, mais les compléter. Il s’agit ainsi de proposer une forme d’accompagnement hybride, qui conjugue à la fois les aspects techniques et humains, en tenant compte du besoin d’accompagnement exprimé (ou non) par nos différents publics.
Le schéma ci-après présente le positionnement des gammes de produits et de services documentaires créés par l’Infothèque, en fonction du besoin d’accompagnement et du caractère physique ou virtuel de la médiation.

À noter que le caractère « fort » ou « faible » attribué au besoin d’accompagnement n’est pas attaché à une catégorie de public (étudiant, enseignants ou professionnels d’entreprises) et reste très subjectif. De plus, ce besoin peut évoluer dans le temps.
Nous insisterons enfin sur la nécessité, pour tout projet de médiation, de mener en amont un travail de réflexion et de définition des besoins. Il s’agit en effet de prévoir les éléments qui feront l’objet de la médiation, les moyens et médias mis en œuvre, les publics et les temporalités. Sans jamais perdre de vue la démarche prospective et la logique d’interaction, ni la spontanéité des échanges. Car si l’un des principaux objectifs de nos produits documentaires est de rendre nos utilisateurs autonomes, il ne faut pas oublier que l’autonomie ne limite pas une action individuelle et solitaire, mais se construit en permanence dans l’interaction. Paraphrasons pour conclure Gaston Bachelard : « Dans la pensée scientifique, la médiation de l'objet par le sujet prend toujours la forme du projet ».